Echo

Vanasay Khamphommala

COMPAGNIE DE LA RÉGION CENTRE-VAL DE LOIRE
Note d'intention

 

Il n'y a pas d'amour heureux (Il n’y a pas d’amour tout court) Il y a dans nos chagrins d’amour une curieuse impression de vivre une expérience à la fois totalement intime et totalement universelle.

 

Écho, dans Les Métamorphoses d’Ovide, est une figure incontournable du désespoir amoureux, soeur symbolique de Cléopâtre, Didon, Phèdre, Traviata… et tant d’autres beautés abandonnées, anonymes ou célèbres, dont l’histoire nous bouleverse. Mais cette émotion, pour être bien réelle, n’en est pas moins suspecte. Que signifient cette valorisation, cette esthétisation d’une souffrance amoureuse, de préférence féminine, blanche et hétérosexuelle ?

 

Que nous racontent ces représentations de l’amour ? Comment les dépasser ? Comment donner voix à d’autres histoires, d’autres amours, d’autres issues ? Après Orphée aphone, je veux disséquer avec Écho une autre figure majeure de la mythologie pour en interroger la prétendue universalité.

 

En convoquant musique, danse, performance et rituel, Écho se propose de guérir l’humanité du chagrin d’amour.

Ce chagrin, nous voulons le faire crever comme on crève un abcès - en beauté, bien sûr.

 

Nous voulons des larmes jusqu’à la nausée, des chansons d’amour, des scènes tragiques, en remettant en question la hiérarchie des artefacts culturels. La tragédie côtoiera la sitcom, l’opéra le slow sirupeux, l’histoire la fiction. Nous convoquerons les peines de cœur sur scène pour en pointer avec autant d’humour que d’émotion les ridicules, en révéler les impasses, en esquisser les dépassements. Piéger le chagrin sur le plateau pour mieux l’exorciser au moyen de perspectives radicalement différentes, postgenres, post-coloniales.

 

L’amour, tel que l’ont façonné le patriarcat et le capitalisme, est devenu le plus normatif de tous les mythes, une machine à produire les marginalités pour mieux les exclure. La culture de masse - la télévision, le cinéma, la musique, le théâtre, la littérature… - a abondamment contribué à sa diffusion. Il est temps de renverser la donne.

 

Pour ce faire, Écho réunira au plateau un ensemble de performers international et improbable : la comédienne et chanteuse Natalie Dessay, la dominatrice et performer britannique Caritia Abell, le comédien Pierre-François Doireau, Gérald Kurdian, Théophile Dubus et moi, accompagnés par le regard de Paul B. Preciado. Notre collaboration constituera en soi un défi lancé aux représentations monolithiques d’Écho, de l’amour et de ses revers, en les confrontant à d’autres pratiques culturelles et rituelles, venues notamment du Laos, où mon père est né.

 

Comment aimerions-nous, souffririons-nous, guéririonsnous dans une culture où Écho n’existerait plus - n’aurait jamais existé, peut-être ? 

production et coproduction

Production Lapsus chevelü

Co-production Théâtre Olympia - Centre dramatique national de Tours; TnBA - Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine ; Maison de la Culture d’Amiens - Pôle européen de création et de production; La Halle aux grains- Scène nationale de Blois; Festival Nordwind (en cours); … Avec le soutien et l’accompagnement technique des Plateaux sauvages - équipement culturel de la Ville de Paris

Accueil en résidence : CENTQUATRE-Paris dans le cadre du programme « 90m2 créatif » élaboré entre la Loge et le CENTQUATRE-Paris, Sophiensäle - Berlin.

Avec le soutien du programme INSTINCT - Berlin

 

Lapsus chevelü est conventionnée par le Ministère de la Culture (DRAC Centre-Val de Loire)

Dramaturgie et textes Vanasay Khamphommala

 

Collaboration artistique Théophile Dubus et Paul B. Preciado

Musique et son Gérald Kurdian

Scénographie Caroline Oriot

Lumières Pauline Guyonnet

Costumes Céline Perrigon

Régie générale Brice Trinel

Administration Kelly Angevine

Production / diffusion Olivier Talpaert / En votre compagnie

 

Avec

Caritia Abell

Natalie Dessay

Pierre-François Doireau

Vanasay Khamphommala

et la participation de Théophile Dubus et Gérald Kurdian