La vie du T°

horizons 111, le projet

Horizons 111, c’est-à-dire cent onze poèmes dont la spécificité serait d’emmener le lecteur, l’auditeur, le spectateur, vers une forme de jeu où s’entrecroiseraient une inventivité formelle continue et un désir d’énonciation, de simplicité, à même de penser une expérience commune du monde, inscrit désormais dans ma poésie.

Horizons 111 suit un dispositif précis : un poème d’un mot, puis de deux, puis de trois, jusqu’aux cent onze poèmes annoncés, tout cela progressivement. Aussi des vers se forment ; des propos apparaissent ; des impressions naissent ; des mots s’imposent comme récurrents de poème numéroté en poème numéroté, la ponctuation surgit comme elle se fait entendre en rythmant le poème.

Le lecteur/spectateur voit et entend le poème s’accorder au nombre de mots, se modifier par un mot supplémentaire, inverser des propositions comme des pensées, changer de forme de manière vivante, tout comme peut l’être un spectacle. Dès lors, comédiens et comédiennes peuvent s’en emparer, et même jouer de la numérotation.

On l’aura compris : il s’agit d’arriver à un cent-onzième poème de cent onze mots, et de créer ainsi une œuvre riche de contrastes, de possibilités. Une expérience du poème y devient une expérience du monde ; l’expérience formelle y devient une expérience de jeu comme de lecture. Le sérieux d’un poème de quatre-vingts mots par exemple peut ainsi glisser dans un miroir déformant dans le suivant. Le principe n’est pas bien sûr d’ajouter un mot à la fin de chaque poème mais de reprendre à chaque fois le poème dans sa forme vivante et de le faire sonner autrement…

Arrivé à 111 poèmes, le sommet de la pyramide est atteint. En ordre décroissant, le lecteur voit progressivement le poème perdre de son ampleur (mais, espérons-le, pas dans son propos) pour revenir au poème initial d’un mot. L’ensemble comprend donc 221 poèmes !

Le mot horizon traverse par sa présence et ses résonances ce projet poétique à partager comme une matière vivante, in progress, dans la conscience d’un présent où l’esprit de communauté comme le poids de toute solitude sont interrogés, afin que le poème soit la trace de ses propres métamorphoses, et peut-être des nôtres.

Marc Blanchet

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