PHÈDRE

Je désire une mise en scène intense et vitaliste, un spectacle prosaïquement contemporain, noblement brut, lu par des vivants, joué par et pour des vivants, s’occupant de vie et de clarté.
Matthieu Cruciani

L’histoire est connue. Deuxième épouse de Thésée, roi d’Athènes, Phèdre aime le fils de celui-ci, Hippolyte. Croyant Thésée mort, elle avoue ses coupables sentiments à celui qui est l’objet de sa passion. Mais le roi est toujours vivant. Acculée au mensonge, Phèdre enclenche la spirale du drame.

La tragédie de Racine se déroule ici dans la vaste pièce d’un palais où se font encore sentir les victoires d’un passé révolu. Le spectacle, porté par de jeunes comédiens et comédiennes, donne à entendre les élans de vivacité et de liberté, les échecs et les dissimulations. Étroitement imbriquée à l’architecture du spectacle, la musique de la compositrice et violoniste Carla Pallone (Mansfield.TYA) appuie la dimension contemporaine de cette mise en scène d’un grand classique théâtral. Le metteur en scène Matthieu Cruciani nous invite à la redécouverte d’une pièce qui raconte la complexité d’être femme dans une société pensée par et pour les hommes. Et à déceler, sous l’héroïne subversive, une Phèdre qui est avant tout une femme entravée et en proie à une grande solitude. Somme toute, profondément humaine.