L'équilibre est au cœur de mon travail artistique. Tout comme l'équilibre physique nécessite un rétablissement constant face au déséquilibre, notre vie émotionnelle demande adaptation et créativité pour maintenir notre joie et notre sérénité. Dans ma dernière performance Le Périmètre de
Denver, pour incarner littéralement cette idée, je portais sur ma tête des objets réels : une Fiat Panda, un mur en brique ou une table de réunion. Ces objets, au-delà de leur poids physique, possèdent une portée métaphorique qui m'intéresse davantage que la prouesse elle-même. Porter sur sa tête une voiture peut symboliser le désir de fuir une situation stressante.
Le poids émotionnel, bien que souvent imperceptible aux autres, influence notre posture, notre mouvement et notre équilibre mental. Nous portons tous des fardeaux invisibles qui modifient notre manière d'avancer dans la vie. La pratique de l’équilibre crée une interaction dynamique, où la porteuse se trouve dans une position de force, de vulnérabilité, de ridicule et de grâce. Cette combinaison paradoxale invite à ressentir l'équilibre émotionnel délicat que nous devons tous maintenir dans nos vies.
Je crois que le bonheur n'existe pas en tant que tel, mais réside dans notre capacité à être créatifs face à l'adversité. Le bonheur est, pour moi, le rétablissement journalier du malheur. Tout comme l’équilibre est le réajustement constant du déséquilibre.
Pour ma prochaine création prévue en 2025, je travaille sur le vertige et la rupture, comme concepts à ajouter à l’équilibre. Ma recherche s’appliquera à observer la neurodiversité dont nous sommes tous issus, et mon travail d’écriture se développera autour de 400 états émotionnels à traverser en moins d’une heure.
J’entame le processus de création au cours de la saison 24/25, grâce au soutien du Théâtre Olympia, et je partagerai mon travail la saison suivante.